Stabiliser la couleur : un enjeu technique de chaque instant
Normes et références colorimétriques
La répétabilité colorimétrique repose sur l’utilisation de standards reconnus tels que ISO 12647-2 pour l’offset. Ces normes définissent des conditions idéales d’impression, des tolérances de densité et des références Lab pour chaque type de papier. En complément, des chartes colorimétriques (Fogra, UGRA) sont intégrées à chaque démarrage de tirage afin de calibrer les presses en conditions réelles.
Gestion des profils ICC et du périphérique
La fidélité colorimétrique passe par une chaîne graphique parfaitement calibrée : les fichiers sont traités en pré-presse à l’aide de profils ICC adaptés au support d’impression. Les écrans des opérateurs sont étalonnés régulièrement, et les courbes de compensation sont appliquées en amont pour anticiper les caractéristiques mécaniques de chaque presse offset ou rotative. Ce pilotage anticipatif permet de minimiser les écarts entre fichiers numériques et rendu imprimé.
Maintenir la stabilité en production
Contrôle en boucle fermée sur presse
Les presses offset industrielles sont équipées de systèmes de contrôle en ligne qui mesurent les valeurs colorimétriques en temps réel. Des têtes spectrophotométriques scrutent les bandes de contrôle à chaque feuille et ajustent automatiquement la densité d’encrage, feuille après feuille. Cela permet de maintenir la constance du rendu durant tout le tirage, y compris sur des volumes très élevés.
Maîtrise des consommables et de l’environnement
Pour qu’un tirage produit en mars soit identique à celui refait en août, l’imprimeur doit maîtriser les encres (lot, viscosité, température) et garantir une régularité du papier utilisé : grammage, blancheur, rugosité. L’humidité de l’air, la température ambiante et la stabilité des presses sont également surveillées. Cette régularité exige des procédés standardisés et des contrôles continus afin de réduire toute dérive matérielle non anticipée.
Reproduire un tirage à l’identique : du bon de fabrication à la réimpression
Archives de production et données colorimétriques
L’imprimeur conserve pour chaque tirage les paramètres techniques utilisés : encrage, profils ICC appliqués, bandes de contrôle validées, températures de sécheur, état des blanchets. Ces informations servent lors des réimpressions, qu’elles interviennent deux semaines ou deux ans plus tard, pour retrouver exactement les mêmes conditions de production.
Bon à tirer (BAT) et bon à rouler (BAR)
Un BAT validé numérique ou physique (selon les exigences du client ou contraintes techniques) sert de référence. Le BAR, effectué en début de production, est confronté à ce BAT via contrôle visuel mais aussi mesure instrumentale, notamment à l’aide d’un spectrophotomètre. L’accord client ou du conducteur lance alors la production en garantissant que les écarts acceptés sont maîtrisés.
Qu’en est-il chez Offset 5 ?
Chez Offset 5, la répétabilité colorimétrique s’appuie sur une triple coordination : la stabilisation des fichiers en pré-presse (profilage ICC, calibration des BAT), la gestion automatisée de l’encrage sur presse avec régulation densitométrique en ligne, et une archive rigoureuse des réglages machines. Chaque référence client est liée à des paramètres techniques enregistrés et vérifiables. En cas de réimpression, ces données sont rechargées dans le flux. Le pôle planning synchronise les étapes selon les spécificités du client, et les conducteurs ajustent en fonction des bandes CTP et des profils papier. Des contrôles sont effectués à chaque étape : validation de la plaque, test feuille, BAR. Les différentes équipes (pré-presse, production, façonnage, expédition) travaillent dans un environnement intégré pour assurer la constance colorimétrique, indépendamment du site ou de la machine affectée au projet.
Anticiper dès la préparation du projet
Traduction colorimétrique au devis
Lorsque l’imprimeur ne reçoit pas encore les fichiers au moment du devis, il doit s’appuyer sur une compréhension technique fine du rendu attendu. En échangeant avec le client, il identifie les zones critiques, les images sensibles, les teintes à respecter. Il propose des options papier compatibles avec une bonne reproduction colorée, tout en intégrant les marges de tolérance acceptées selon le contexte : image institutionnelle, beau livre, réponse à appel d’offres…
Collaboration client-imprimeur
La qualité colorimétrique est l’une des dimensions les plus visibles par l’utilisateur final. Elle se travaille sur des bases techniques, mais aussi dans la relation client-prestataire : validation en amont, anticipation des contraintes de façonnage ou de papier, tests éventuels. Cette co-construction permet de sécuriser la cohérence visuelle d’une campagne, d’un catalogue ou d’une collection entière dans le temps.






