Un équilibre permanent entre contraintes et ressources
Capacités machines et engagement de délais
L’ordonnancement d’un dossier d’impression repose d’abord sur le calibrage des ressources disponibles : étendue du parc machines, disponibilité des équipements en fonction des formats, des grammages ou des types d’encres. Les chargeurs planifient en tenant compte des durées standard de passage, des réglages spécifiques (nombres de poses, particularités techniques) et des temps de calage. À cela s’ajoute l’engagement contractuel sur le délai de livraison : toute promesse faite au client (durée de fabrication, date impérative) entre en priorité dans l’arbitrage des plannings d’exécution.
Urgence réelle vs. enchaînement logistique
Tous les dossiers ne peuvent pas passer en même temps ; l’urgence est hiérarchisée. Une urgence immédiate ne prime pas systématiquement sur un dossier planifié : le service planning évalue en parallèle les conséquences de déplacement des créneaux, les enchaînements logistiques (façonnage, transport), et la continuité de production. Certaines commandes à fort encrage, nécessitant des temps de séchage longs, devront être anticipées pour ne pas désorganiser les étapes suivantes.
Une logique multi-critères et interservices
Disponibilité des matières
L’arrivée des papiers et autres consommables conditionne fortement le calendrier de mise en machine. Un dossier prêt techniquement mais en attente de livraison de papier certifié ne peut être ordonnancé qu’après vérification complète de la chaîne d’approvisionnement. Cette gestion matérielle est renforcée dans une logique durable, avec des choix de papiers certifiés PEFC ou FSC impliquant des délais d’acheminement parfois plus longs.
Préparation des fichiers et validation technique
Un devis établi sans fichier peut permettre un pré-calage théorique, mais l’intégration réelle dans le planning dépend du BAT. Seuls les dossiers validés, certifiés techniquement par le service prépresse et intégralement conformes (résolution, fonds perdus, colorimétrie), entrent dans la file d’attente réelle. Cette interaction suppose une coordination étroite entre la relation client, la chaîne graphique et le planning central.
Compatibilité des séries et optimisations croisées
La mutualisation de tirages doit aussi être prise en compte. L’ordonnancement vise à regrouper, autant que possible, les dossiers compatibles (mêmes supports, formats ou types de finition) pour limiter les pertes papier, optimiser les temps de passage et réduire la gâche. Ces arbitrages industriels répondent à une logique de sobriété matière et de fluidité de flux.
Qu’en est-il chez Offset 5 ?
Chez Offset 5, l’ordonnancement est traité par une cellule dédiée qui coordonne les opérations entre la relation clients, le prépresse, l’impression, le façonnage et l’expédition. Chaque dossier est intégré au planning selon l’ordre d’arrivée des éléments techniques validés (fichiers, papiers, BAT), en interaction avec l’engagement client. Une attention particulière est portée aux interactions machine : certaines séries nécessitent des configurations complexes ou des temps techniques d’adaptation ; elles sont donc assignées aux créneaux adaptés. Le pilotage est quotidien, avec revue des urgences, vérification des flux logistiques internes, et positionnement en fonction des disponibilités machines. Des points de coordination sont assurés avec les chefs d’équipe pour intégrer les contraintes humaines (équipes et compétences) et garantir la tenue des délais. L’ensemble des flux est monitoré via un ERP métier intégrant les données de planning, production et logistique.
Conclusion : vers une planification dynamique et contrôlée
Ordonnancer en imprimerie industrielle ne consiste pas à empiler des dossiers sur un planning : c’est un processus d’arbitrage permanent entre ressources réelles, impératifs clients et contraintes techniques. Les critères pris en compte ne sont pas figés mais évolutifs, intégrant fichiers, matières, temps de fabrication, besoins de regroupement ou urgences logistiques. Une bonne planification optimise à la fois la production et la qualité de service, tout en intégrant les logiques d’économie de ressources.






